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Les sponsors appelés à indemniser les ouvriers du Mondial : bonne ou mauvaise idée ?

Plusieurs organisations de défense des droits humains ont appelé les sponsors à soutenir leur campagne pour l’indemnisation par la Fifa et le Qatar des ouvriers ayant travaillé dans de terribles conditions sur les chantiers de la compétition.

Seules quatre entreprises partenaires – Adidas, Coca-Cola, McDonald’s et AB InBev – se sont pour le moment engagées à apporter une compensation financière tandis que Visa, Hyundai-Kia, Qatar Energy, Qatar Airways, Vivo, Hisense, Mengniu, Wanda Group, Crypto et Byju’s n’ont pas encore réagi.

 

L’avis de Magali Tézenas du Montcel, Directrice Générale Sporsora, (association des acteurs de l’économie du sport regroupant 280 acteurs : annonceurs, agences, organisations sportives, médias, instituts d’études et de formation) 

« Je ne peux pas dire que ce soit une bonne ou une mauvaise idée, puisque je considère que cela relève de la responsabilité du détenteur de droits sportifs du Mondial, à savoir la Fifa. Ce ne sont pas aux marques partenaires d’endosser ce qu’il s’est passé, même s’il est indéniable qu’elles doivent contribuer à tout ce qui permet de faire bouger les lignes. Il est donc logique qu’indirectement, elles s’appuient sur leur partenariat qui est un levier très puissant pour pousser les détenteurs de droits sportifs à adopter une meilleure attitude et notamment à veiller au critère des droits humains au moment de l’attribution des compétitions.

Plus globalement, les marques partenaires ne peuvent plus faire l’économie de prendre position, d’être authentiques et responsables sur les sujets sociétaux, environnementaux, climatiques, etc. D’autant plus que leurs communautés de fans sportifs sont réputées être engagées et critiques vis-à-vis d’elles. Mais ce n’est pas toujours simple et cela implique souvent des transformations colossales pour les entreprises, y compris sur un plan économique. Pas facile d’être irréprochable sous tous les plans ! Chaque marque réagira donc en fonction de son activité, sa stratégie et son territoire. Néanmoins, il est clair qu’en faisant du sponsoring, une entreprise n’a pas pour objectif ni l’envie d’être associée à ce type de choses perçues comme négatives ou problématiques. D’où l’impossibilité d’être indifférent à cet appel lancé par les organisations de défense des droits humains, même si pour le moment seuls 4 sponsors sur 10 ont réagi ».

 

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