« Ça aurait soufflé Gustave Eiffel !». C’est par ces mots qu’Anish Kapoor, artiste Britannique d’origine Indienne, a commenté son œuvre inaugurée le 11 mai dernier à Londres. Et, il n’était pas le seul à faire des commentaires… tant cette tour de 115 mètres de haut, érigée à l’occasion des prochains Jeux Olympiques, ne laisse personne indifférent! Sur la forme, tout d’abord, avec cette sorte de grande vrille de métal rouge de quelque 1400 tonnes, au faux air de Tour Eiffel, évoquant une esperluette géante pour les uns ou un narguilé grand modèle pour les autres! Sur le fond ensuite, puisque le monument qui a coûté 21 M€ a été financé à hauteur de 18 M€ (les 3 restants étant à la charge de la mairie de Londres) par ArcelorMittal. Engagé au deuxième rang du programme marketing des JO de Londres, le groupe sidérurgique ne donne pas d’argent à l’organisation mais s’offre là une vitrine pub, bien onéreuse en ces temps de crise touchant de nombreuses entreprises… dont ses propres usines à Liège en Belgique ou à Florange en France! Mais, il paraît que monsieur Lakshmi Mittal avait à cœur d’offrir une œuvre à la ville qui l’héberge régulièrement… Du côté des autorités Londoniennes, on minimise ce qui pourrait fâcher, en se frottant les mains d’avoir enfin une attraction géante, implantée à l’est de la ville dans une zone plutôt défavorisée. Car, l’ArcelorMittal Orbit a pour vocation de devenir, après les Jeux, un monument incontournable en attirant 1 million de visiteurs annuels qui, après avoir payé 15 livres, pourront admirer la vue panoramique et même déjeuner « dans les airs ». Quant aux responsables des JO, ils n’ont pas l’air non plus très ennuyés et s’apprêteraient même à faire porter la flamme Olympique à l’industriel, la veille de l’ouverture des Jeux, le 26 juillet. De quoi enflammer un peu plus la polémique et pas seulement du côté de Liège ou Florange…
Muriel Chapuis
murielchapuis@legroupe-evenements.com
crédit : JC Guilloux
