Un bad buzz qui peut coûter cher

 

C’est un petit pavé dans la mare qui a inondé pas mal de médias, il y a quelques jours. Si d’aventure vous avez la chance de pouvoir accéder aux sites des JOP, pensez à emporter votre gourde et… du liquide ! Puisque si vous ne disposez pas d’une carte bancaire ou d’une carte temporaire émises par Visa, il vous sera impossible de payer le moindre achat effectué dans une boutique officielle des Jeux ni dans la cinquantaine d’enceintes des compétitions Olympiques et Paralympiques sur tout le territoire.

Car en tant que partenaire mondial de l’événement depuis 1986 (et jusqu’en 2032), l’entreprise Américaine s’est, en effet, vue confier l’exclusivité des solutions de paiement sur ces zones par le Comité International Olympique. Une info pas forcément connue par les 16 millions de visiteurs attendus, Français et étrangers, qui ne disposent bien évidemment pas tous du précieux sésame. Bien sûr, des alternatives seront proposées comme l’achat, en ligne ou sur place, d’une carte de paiement prépayée ainsi que des distributeurs automatiques de liquide. Il n’en reste pas moins que cette exclusivité pourrait être particulièrement contraignante pour les spectateurs ne possédant pas de Visa, à l’instar de ceux qui avaient dû patienter de longues minutes aux distributeurs lors des JO de Londres en 2012.

Cela dit, ce n’est pas comme si on découvrait ce type d’accord assez répandu entre un événement et ses sponsors. Chacun sait, par exemple, que l’on ne peut pas acheter un Pepsi dans l’enceinte d’un site parrainé par Coca-Cola ni de la Badoit à Roland Garros quand son concurrent Perrier bulle sur le tournoi depuis près de 40 ans. Encore heureux, pourrait-on dire, quand on sait les sommes investies par ces entreprises. C’est d’ailleurs en centaines de millions d’euros qu’est estimé le montant gardé confidentiel du partenariat entre Visa et le CIO. Mais il faut reconnaitre que devoir changer de marque de soda pour se rafraichir et se retrouver à faire la queue pour pouvoir tirer de quoi l’acheter… n’a pas la même valeur en termes d’expérience ni de contrainte.

D’autant plus quand l’événement auquel participe le spectateur prône l’inclusivité et que le Dg Visa pour la France déclare que cela a un sens pour son entreprise d’être associée à l’événement mondial qui a le plus de résonance en termes d’inclusion… Pas certain que Visa arrive à convaincre sur le sujet et, au passage, à enregistrer de nouveaux clients. Habitué à payer en carte et de plus en plus attentif à l’éthique des entreprises, le consommateur risque d’être agacé par cette contrainte. Et il ne faudrait pas que Visa – qui paye très cher pour être associée à cette valeur d’inclusion – paye encore plus cher ce bad buzz !

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