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Pour une reprise… c’en est une ! Et, si personne ne songerait à s’en plaindre, ce retour d’activité a pourtant un goût amer pour beaucoup de pros se trouvant confrontés à une situation inédite : la pénurie de freelances. Incontournables du secteur, ils sont aujourd’hui en nombre insuffisant pour faire face à la demande, obligeant même des agences à refuser des appels d’offres. Un comble après tant de mois d’inactivité, comme le souligne cette responsable de développement : « Nous sommes malheureusement contraints de refuser de beaux dossiers, puisque nos équipes internes sont archi-bookées et que les ressources externes sont devenues insuffisantes. Nous sommes coincés ! ».

Si la situation est déroutante, les raisons sont logiques et essentiellement liées à la crise du Covid : agences ayant dû réduire leur masse salariale d’où moins de ressources internes, transhumance de freelances vers la province suivant la tendance globale post-confinement, nouvelle orientation pro de seniors vers des univers parfois pas si éloignés que ça de leurs anciennes fonctions tels que coaching, déco/archi ou immobilier… sans oublier la frénésie événementielle des annonceurs, qui rattrapent le temps perdu avec parfois des demandes surréalistes, comme celle de répondre à un appel d’offres en 8 jours ! D’où un goulot d’étranglement, accru par la saisonnalité événementielle, comme le vit par exemple Jean-Benoît Fournier de Conduites Accompagnées: « A titre d’illustration, personne n’est disponible dans le réseau des 80 topeurs environ avec lesquels je collabore, pour les 19 et 20 mai ! ». Et ce n’est pas spécifique au topage, puisque tous les profils manquent à l’appel, du chef de projet au dir prod logistique en passant par la rédaction en chef. Un casse-tête pour les associations ou plateformes dédiées, de Freelances de l’événementiel à Freeandise en passant par Malt ou Les Régisseurs qui n’arrivent plus à fournir des compétences en cette période de l’année alors que, paradoxalement, les carnets de commandes de cet automne sont quasiment vides…

Mais cet état de fait, à mettre sur le compte déjà bien chargé du Covid, cache certainement un problème plus global et préoccupant, surtout à l’approche de gros événements tels que la World Cup Rugby ou les JO 2024 : celui de la relève. Alors que le plein emploi semble assuré (si tout va bien !) dans le secteur, les écoles spécialisées en formation événementielle peinent à recruter. L’événementiel ferait-il moins rêver qu’avant ? Le statut fragile de ce métier qui, il faut l’avouer ne paie pas beaucoup en agence, est-il devenu un vrai frein ? La grande agilité voire versatilité de la nouvelle génération, prompte à vouloir tout, tout de suite, et à vendre des compétences pas toujours acquises au plus offrant, serait-elle une des causes ? Quoi qu’il en soit, ce manque de relève risque de peser encore un peu plus sur un secteur, d’évidence pas complètement organisé ni régulé, mais qui mérite tellement plus et mieux !

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