Gueule de bois à la hausse…

 

Après des années plutôt calmes en la matière, l’inflation a fait son retour en Europe pour atteindre plus de 6% en France en ce début 2023. Un taux qui impacte la vie quotidienne de chacun et, bien évidemment, la filière événementielle, pas seulement Française mais aussi Européenne, mise à rude épreuve face à une forte augmentation des prix.

Selon une récente étude Allemande de l’Institut de Recherche pour les Foires, Congrès et la Communication Live, menée pour le compte de l’Association fédérale Allemande de l’industrie événementielle, organiser un salon ou un événement coûterait 45% plus cher qu’en 2019. L’impact serait particulièrement important pour les événements et salons de moins de 250 visiteurs dont les coûts grimperaient de 58% en moyenne, contre 46% pour les opés de 1 500 participants. Dans un même temps, les ventes auraient baissé de – 68,4%, ce qui n’arrange pas la situation… Les causes de cette augmentation des coûts sont multiples : moins grand nombre de fournisseurs, capacités de marché réduites, augmentation des coûts des matériaux bruts, frais de transports, pénurie de main d’œuvre (perte de -54 % des effectifs dans les équipes de prod en un an), mesures sanitaires…

Dans ces conditions, il est donc assez imparable que les agences soient dans l’obligation de répercuter cette flambée des prix. « Nous avons été contraints d’augmenter le tarif de nos prestations de 12%, explique un patron d’agence. Mais, nous nous heurtons à l’incompréhension des annonceurs qui ont d’une part également réduit leurs budgets et d’autre part nous demandent de fournir les mêmes prestations. C’est tout simplement impossible ! Et honnêtement 12% en 5 ans… ce n’est pas déraisonnable. ». Pas déraisonnable mais apparemment difficile à comprendre pour les clients… et que dire de leurs services achats ! « Peut-être qu’il aurait mieux valu lisser cette hausse, qui peut aujourd’hui aller jusqu’à 20% chez certaines agences, sur plusieurs années de façon à amortir le choc », confie cet observateur secteur.

On ne va pas refaire l’histoire mais il est clair que cette nouvelle donne accroît encore un peu plus l’incompréhension qui peut exister entre agences et annonceurs. « Plus globalement, le problème est que nous ne sommes plus habitués à ce taux d’inflation et que nous ne savons pas comment nous comporter face à cette nouvelle situation, complète un dirigeant d’agence. On va tenir jusqu’aux JO de 2024 qui vont booster une activité déjà très forte mais après… ça va être la grosse gueule de bois ! Après la période Covid, la filière en reprend plein la tête… ».

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