Entre abondance et sobriété

Je ne sais si vous avez remarqué mais, à chaque rentrée d’été, il y a toujours un mot devenu à la mode, prononcé à tout va par les médias pour la qualifier… Et cette année, bingo, nous sommes sur un duo linguistique… plutôt paradoxal ! Le premier mot, prononcé par Emmanuel Macron à la fin août, a fait son petit effet en cristallisant de nombreux reproches autour d’un terme sous entendant que nous vivions jusqu’alors tous dans la richesse voire l’opulence… Le second mot, qui avait déjà commencé à pointer le bout de ses lettres dès le printemps, est arrivé à la rescousse avec sa petite connotation punitive s’accordant, sans aucun doute, un poil mieux au contexte.

En évoquant la modération, la mesure, la retenue, la simplicité… bref le « moins mais en mieux », le mot sobriété – jusqu’ici plutôt employé par les écologistes au sujet de la cause énergétique – a fait une entrée fracassante dans tous les bouches, dépassant le microcosme politique toujours friand de qualificatifs et petites phrases. Tout comme le monde de la com, jamais en reste côté marotte vocable et jargon, allant jusqu’à l’employer dans diverses prises de parole dont un merveilleux communiqué de presse sur la promotion du mohair avec, pour accroche : « Comment répondre à l’enjeu de sobriété énergétique ? ». Ça ne s’invente pas…

Et quid de l’événementiel en cette rentrée ? Abondance ou sobriété ? Plutôt le premier au regard du nombre d’événements qu’on nous annonce pour cette fin d’année avec de réjouissantes estimations pour 2023. Mais sur le fond, quelle va être l’attitude des annonceurs et de leurs fournisseurs sur cette nouvelle tendance de sobriété, énergétique mais pas seulement puisque suivant l’appréciation que l’on en a, elle peut aussi s’appliquer au contenu d’un message et la manière dont il est diffusé. Pas forcément très compatible avec le fameux waouh incarnant toujours la com événementielle et continuant à engendrer d’incroyables shows – entre autres dans les secteurs de la mode et du luxe – la sobriété va-t-elle influer sur les futurs contenus et formats de la filière ? Et, de quelle façon un événement comme la cérémonie d’ouverture des JO 2024 (dont les opérateurs événementiels ont été choisis et devraient être officiellement annoncés d’ici quelques jours), va-t-il s’adapter ? Tiraillés entre l’image que la France et son savoir-faire auraient envie de donner au monde et les solutions imposées par ce qui relève désormais du politiquement correct… les pros de l’événement vont devoir abondamment et sobrement trancher !

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