Bonheur des uns et malheur des autres…

C’est une annonce qui a fait l’effet d’une bombe ! Délivrée fin octobre par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, lors d’une prise de parole au Sénat au sujet de la mobilisation des forces de l’ordre en France durant les JO 2024, elle a littéralement scotché et affligé l’ensemble des organisateurs d’événements sportifs/ culturels et plus particulièrement ceux de festivals et concerts « invités » à annuler ou reporter leurs rendez-vous durant la période des Jeux même s’ils ne se déroulent pas proche d’un site Olympique… Une catastrophe pour le secteur, qui se remet à peine de deux ans de bagne et voit son élan de nouveau stoppé de façon assurément autocrate puisque aucune concertation n’avait été menée… et, ce n’est pas comme si l’on découvrait seulement maintenant que la France organise des JO dans quelques mois !

Ce n’est pas non plus comme si chaque festival mobilisait de nombreuses forces de l’ordre, puisque la plupart font appel à des agents de sociétés privées pour assurer la sécurité et ne bénéficient de policiers/gendarmes que sur demande éventuelle du préfet. Comme le souligne Jérôme Tréhorel, dg des Vieilles Charrues : « Il y a peut-être une confusion et une méconnaissance du ministère de l’Intérieur sur le fonctionnement et le rôle des forces mobiles sur les festivals. ». Quoi qu’il en soit et, si une concertation est désormais engagée, cette annonce a sidéré les organisateurs craignant pour la survie de leur événement, sans oublier les conséquences qui en découleraient à propos des retombées économiques des territoires, les pertes de droits d’auteurs, le manque de visibilité de partenaires, la perte de revenu pour moult prestataires, etc.

Sans compter cette opposition archi contre-productive entre sport et cuture alors que les deux sont de plus en plus liés dans l’univers événementiel. Plus globalement, se pose la question de savoir si un pays comme la France n’est pas, ou n’est plus, en capacité d’organiser des grands événements sans devoir en annuler d’autres ? La tenue en 2016 de l’Euro de foot en période de menace d’attentat a pourtant prouvé le contraire et n’a pas nécessité de sacrifier la culture sur l’autel de la sécurité.… « Entre les deux, chacun va défendre son secteur. Emmanuel Macron et Gérald Darmanin insistent en disant que les Jeux Olympiques n’arrivent qu’une fois par siècle. Ce serait dommage que notre première médaille soit celle de la panne de la culture. » a déclaré Jean-Paul Roland, directeur des Eurockéennes de Belfort. Faites des Jeux… rien ne va plus !

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