Faut vous le dire comment ?

Vous étiez peut-être, comme moi, tenus à l’ignorance jusqu’à ce que la réalité s’impose à vous : la France est aujourd’hui un pays multilingue ! Eh oui, on y parle certes le Français mais aussi le discours pouvoirs publics, le jargon médical, l’idiome économique, le dialogue de sourds et même… le Puy du Fou, patois Vendéen qui semble avoir pas mal d’accointances et de racines communes avec le dialecte pouvoirs publics ! Une polyvalence linguistique qui n’a pas pu vous échapper durant cette crise, tant les langues se délient avec tellement d’avis, de jugements et de prédictions… qu’au mieux on en perd son latin et au pire on n’a qu’une seule envie… celle de se coller deux boules Quies dans les oreilles! Pourtant, il y a une langue que notre filière aimerait entendre un peu plus souvent et faire apprendre à tous ceux qui ne la maitrise pas encore : celle de l’événementiel. Mais, visiblement et malgré un début de reconnaissance, celle-ci est très compliquée à comprendre et dotée d’un lexique particulièrement difficile à saisir : pros de l’organisation de rassemblements, experts maitrisant l’art de la rencontre, instauration de référentiel sanitaire et dispositif sécurisé, sens aiguisé des responsabilités, faculté d’adaptation et agilité face aux contraintes imposées, etc. Ah oui quand même… reconnaissons que ce vocable n’est effectivement pas à la portée de tout le monde et certainement pas encore de celle de tous ces pontes qui continuent de permettre des salles combles pour des élections régionales de Miss France… des trajets en métro avec moins de 2 centimètres de distanciation physique… des files d’attente en gare semblables à des jours de départ en vacances… des mega fêtes non autorisées mais étonnament ignorées… des magasins bondés… Face à tant de cohérence dans les décisions, la filière qui n’en finit plus d’expliquer ses particularités et d’interpeller tous ces malentendants en est même arrivée à employer la langue des signes, au sens propre du terme, en illuminant de rouge moult monuments ou en apposant sur les réseaux sociaux les sigles Je suis traiteur/Je suis artiste/Je suis congressiste/Je suis loueur de lieu… Faut-il que la prochaine étape pour enfin se faire entendre et comprendre soit celle du langage du corps, en descendant dans la rue seins nus bardés de l’inscription – 80% de chute du chiffre d’affaires ?!

 

 

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