Les mousquetaires du mécénat

On le sait, les Français sont attachés à leur patrimoine et plutôt curieux de le découvrir si l’on en croit le succès des Journées du Patrimoine rassemblant, depuis 1984, toujours plus d’amateurs chaque année. C’est d’ailleurs la veille de leur prochaine édition (15 et 16 septembre) que sera lancé le super loto du patrimoine devant financer une partie de la restauration de 269 monuments historiques, dont 18 prioritaires puisque considérés comme emblématiques. Nul ne sait, en revanche, quelle bonne fortune remporteront auprès du public ces tickets à gratter vendus 15 euros pièce, soit pile 50% d’augmentation par rapport au jeu le plus cher, à savoir le bien nommé… Millionnaire. Surtout qu’avec une mise de 35 euros supplémentaires il est désormais possible de s’acheter… un château ! Enfin… d’en devenir copropriétaire plus exactement. C’est ce qu’ont fait ces 18 560 fondus de vieilles pierres, issus de 115 pays, en rachetant via un site de financement participatif, le château de la Mothe-Chandeniers dans la Vienne. Chaque donateur est devenu actionnaire et donc copropriétaire de cette bâtisse en ruines – désormais la plus grande copropriété du monde – bientôt en rénovation puisque 1, 6 M d’euros ont été récoltés… dépassant de 323% les espérances de départ fixées à 500 000 euros ! « C’est un record en France et sans doute en Europe en termes de fonds levés et de contributeurs » précise Romain Delaume de l’agence de financement participatif Dartagnans.fr qui a lancé, en octobre dernier, l’opération d’achat collectif avec l’association Adopte un château, réseau d’aide et conseil aux châteaux en danger. Fort de cet engouement, Dartagnans.fr poursuivait sur sa lancée avec la rénovation du Musée des Tissus et le Musée des Arts Décoratifs à Lyon (+ 330% de dons sur ce qui était demandé), le réaménagement intérieur de Chambord (100% acquis) et même la rénovation des espaces répétitions du Théâtre Mogador dont la campagne, qui s’achèvera mi-septembre, atteint pour le moment 59% des contributions espérées. Au total ce sont près de 150 projets qui ont été menés à bien par cette start-up montée en 2015 par deux trentenaires passionnés d’histoire. Stéphane Bern n’a qu’à bien se tenir !

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